Écrit par : Isaac Lamoureux
30 octobre 2022
Mots-clés : Vie communautaire
Les cours de couture proposés par la Coopérative de couture des travailleuses africaines francophones (CCTAF) sont de retour depuis le 29 septembre. Ceux-ci se déroulent au Centre 82, situé dans le Quartier francophone d’Edmonton. Un lieu mieux adapté pour accueillir les participants. Si les habituées sont de retour, il est temps pour la coopérative d’ouvrir ses portes à une communauté beaucoup plus large et diversifiée.
Isaac Lamoureux
IJL – Réseau.Presse – Le Franco
L’année dernière, ces cours étaient proposés principalement aux aînées africaines. Aujourd’hui, ils sont offerts à tous. Peu importe le genre, la langue, l’âge et les traditions. Vous souhaitez apprendre à coudre, cet atelier est là pour vous.
Léonie Ahodan, la formatrice de la CCTAF, est bilingue et, pourtant, lorsqu’elle évoque la couture, ce n’est pas de la littérature. Elle affirme que c’est un peu comme les mathématiques. «On n’a pas besoin d’être francophone ni bilingue pour y faire. Je peux concilier le problème de la langue», affirme-t-elle.
Les machines à coudre attendent leur public. Crédit : Isaac Lamoureux
Lors de l’inauguration des ateliers, une présentation introductive a eu lieu. «Ce nouvel endroit va beaucoup faciliter les services» liés à la confection de vêtements ou à leur réparation, explique avec enthousiasme Alice Musele, coordonnatrice de la CCTAF. Elle ajoute qu’il y aura des couturières qui seront là en permanence pour aider celles et ceux avec le patronage, mais aussi la finalisation de certaines pièces.
Boutons, ourlets, patrons, encolures, parementures n’ont qu’à bien se tenir!
Même les anglophones peuvent participer
De nombreux membres de la communauté francophone étaient présents, mais le mot d’ordre aujourd’hui, c’est l’inclusion. Même si les participantes fidèles à l’atelier depuis l’an dernier sont plus expérimentées, «on ne ferme pas la porte à un débutant», assure la formatrice de la CCTAF.
«On ne ferme pas la porte à un débutant.»
Léonie Ahodan
Cette année, les couturières de retour après l’été sont très heureuses de reprendre en main leur machine à coudre (MAC dans le jargon). Si les jeunes sont invités à participer aux ateliers, il y a tout de même un petit avantage à être un peu plus âgé. En effet, les adeptes de couture âgés de 60 ans et plus ne paient pas l’accès aux ateliers. Les autres devront payer 20 $ par présence.
Une couturière expérimentée en plein travail. Crédit : Courtoisie
«Ces prix abordables sont là pour encourager l’entrepreneuriat et l’autonomisation», dit Alice Musele. Les participants sont même encouragés à vendre les vêtements qu’ils confectionnent. Avec une session de quatre heures par semaine, chaque samedi, de 11h à 15h, les compétences des participants progressent assez rapidement pour leur permettre de produire de belles créations.
«Ces prix abordables sont là pour encourager l’entrepreneuriat et l’autonomisation.»
Alice Musele
Les enfants et les aînés peuvent tous deux en bénéficier
En partenariat avec le Conseil scolaire Centre-Nord (CSCN), les ateliers sont aussi ouverts aux jeunes chaque vendredi, de 17h à 19h. Ils sont déjà 10 inscrits. «Éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation», s’exclame Alice Musele. Une manière de rendre hommage à toutes ces mères qui prennent soin de leurs descendances et l’importance de la pédagogie dès le plus jeune âge.
Même si la coopérative prévoit de recevoir une dizaine de jeunes et une quinzaine d’adultes, l’objectif est la croissance et l’ouverture vers les autres. Et ces membres mettront les moyens pour y arriver. D’ailleurs, la CCTAF a déjà des stratégies pour développer davantage les ateliers.
Bien que la couture puisse être une tâche indépendante, elle peut parfois nécessiter une collaboration. Crédit : Courtoisie
Pour se faire, les membres de la coopérative espèrent organiser une session en ligne afin d’ouvrir les ateliers à tous les habitants de la province et ainsi répondre à la demande déjà exprimée. De Grande Prairie à Lethbridge, la rumeur des cliquetis de machines à coudre n’a pas fini de se répandre.