Edmonton-Centre, Alberta : une voix dominante pour l'Ouest

Une lutte toujours aussi serrée se dessine dans cette circonscription de la capitale albertaine, aux prises avec une résurgence de la pandémie qui a forcé le premier ministre conservateur Jason Kenney, à son corps défendant, à réimposer des mesures sanitaires strictes.

Summer Santiago, directrice générale et bénévole

Summer Santiago « pense que les conservateurs vont gagner ». Elle ne comprend toujours pas « pourquoi [Justin Trudeau] a déclenché des élections » et « pourquoi [les libéraux voulaient] créer plus de tension dans un environnement déjà très tendu ». Elle cite une collègue originaire du Québec, qui lui a dit qu’« elle ignorait auparavant qu’il y avait une telle perception de l’est du pays par les gens de l’Ouest. Elle pensait que c’était juste quelque chose dont les gens parlaient, mais maintenant qu’elle vit ici, elle constate que ce clivage est réel ».

Pamela Poch, coiffeuse indépendante

« Je ne sais toujours pas pour qui je vais voter. » Elle en a certes une petite idée, « mais [elle pourrait] prendre sa décision au moment de voter ». Pamela dit ne pas avoir « l’impression d’avoir tiré un tas d’informations du débat ». Pour elle, « il ne s’agit plus que d’évaluer le risque par rapport aux bénéfices ». Elle estime que « ça va se jouer entre O’Toole et Trudeau », mais que « [Trudeau] a toujours beaucoup de votes dans l’Est, et il sait que c’est tout ce dont il a besoin, alors pourquoi il accorderait de l’attention » aux gens de l’Ouest ?

Richard Wallington, directeur au ministère de l’Enseignement supérieur

Richard Wallington votera pour les conservateurs. « Toute la bataille de la campagne vise les gens du milieu qui n’ont pas encore pris leur décision », croit-il. Il ajoute que « si le gouvernement libéral est minoritaire, le premier ministre devra démissionner parce qu’il aura déclenché des élections pour obtenir exactement la même chose qu’avant ». « Le propre parti de [Trudeau] en aura assez de lui. » Il se demande « s’il y aurait suffisamment de sièges pour créer une coalition entre le Parti conservateur et le Parti populaire du Canada », mais pense que « les conservateurs craindraient le contrecoup de l’image raciste et fasciste, et qu’ils ne saisiraient pas cette occasion ».

Brett Bohaichuk, étudiant en histoire et membre de la Première Nation Chipewyan d’Athabasca

« J’espère que les conservateurs seront élus, mais en raison de la façon dont notre système électoral fonctionne, il est difficile pour les provinces de l’Ouest d’obtenir une voix dominante au Parlement quand on rivalise avec le grand nombre d’électeurs et de circonscriptions dans l’Est. » Brett pense que le « climat politique clivé » qui marque ces élections « est en partie la faute des politiciens ». Les politiciens « tracent chacun leur ligne… ce qui se répercute sur les électeurs ».