Un Albertain aux Jeux olympiques de Tokyo à Montréal!
Écrit par : Isaac Lamoureux
23 octobre 2021
Mots-clés : Cinéma et télé, Sports
Journaliste à Radio-Canada et ancien chroniqueur au journal Le Franco, Fuat Seker est parti à Tokyo… ou presque. Il a commenté les derniers Jeux olympiques dans un studio de production de Montréal. Retour sur une aventure tout à fait spéciale.
S’il décrit le journal Le Franco «un peu comme [son] premier amour» et reconnait que le journal lui a permis de mieux connaître sa communauté franco-albertaine, c’est avec la chaîne nationale qu’il a vécu le rêve olympique. Ancien lutteur de haut niveau, Fuat Seker a quitté, après une belle carrière, l’aire de combat pour le micro et la plume.
Arrivé en Alberta à la fin de 2017, ce Kurde d’origine s’est «dirigé vers le journalisme parce [qu’il] voulait toujours garder un pied dans le monde du sport». Aujourd’hui, il reconnaît avoir Radio-Canada gravé sur le cœur et n’oubliera jamais cette belle et incroyable expérience.
Des nuits sans sommeil
Fuat Seker a débarqué à Montréal, comme la plupart de ces collègues. En effet, à cause des restrictions sanitaires liées à la pandémie, très peu de journalistes ont pu faire le voyage jusqu’à Tokyo. Qu’à cela ne tienne, Fuat Seker était tellement occupé qu’il en oubliait souvent qu’il était à Montréal et non à Tokyo. «Mais quand je sortais du studio, je me rappelais que je n’étais pas à Tokyo. […] Sinon, je n’arrivais pas trop à faire la différence», raconte-t-il.
La nuit, Fuat Seker ne dormait pas beaucoup, car il commentait les compétitions. Durant la journée, le journaliste, qui a l’habitude de travailler en Alberta, faisait des directs lors des émissions de l’Ouest (Vancouver, Alberta, Saskatchewan et Manitoba). Un retour sur les compétitions de la nuit et le programme du jour étaient ainsi son quotidien. Fuat avoue n’avoir dormi que quatre heures par nuit, mais il a «adoré cette expérience!»
Lorsqu’il commentait, ce n’était que lui à l’écran et au micro, mais il explique que pour obtenir un tel résultat, ce sont une centaine de personnes qui «travaillent fort et dans l’ombre». Il en profite pour les remercier et signale leur bienveillance. Il leur «tire son chapeau parce qu’eux aussi, ils ne sont pas des athlètes qu’on a vus à la télévision, mais bien des olympiens».
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Vivre des moments et des émotions mémorables
Son moment préféré, c’est lorsqu’il a commenté les épreuves de badminton simple hommes, plus particulièrement la finale. «Un Chinois face à un Danois et ça faisait 16 ans que les Asiatiques gagnaient.» Finalement, cette année, le Danois Viktor Axelsen «a gagné cette finale, a joué comme un maître». L’ancien lutteur a presque pleuré tellement cet exploit était magnifique.
Le journaliste n’essaie pas de contrôler ses émotions lorsqu’il est à l’antenne. Quand on l’écoute, que ce soit la natation ou le badminton, il «laisse vivre ses émotions parce qu’il a envie de les transmettre à ceux qui le regardent».
Il est d’ailleurs persuadé que l’on ne regarde pas les sports comme on regarde un débat politique ou les informations. «Le sport, c’est quelque chose qui est fait pour vibrer, pour transmettre des émotions, pour pleurer, pour rire, pour crier, pour s’embrasser». C’est aussi pour ces raisons que cet ancien athlète pense que les sports sont beaux.
Radio-Canada a loué un studio de production cinématographique appelé Montréal Grandé Studios, à Montréal. C’est une centaine de personnes qui y travaillaient. La majorité d’entre eux commentaient les Jeux olympiques, en direct ou en diféré. «Il y a eu un très beau et très gros travail de fait par les équipes techniques de Radio-Canada pour nous permettre de couvrir les Jeux olympiques en direct de Montréal.»