Les patins de hockey sont à nouveau prêts à s’exprimer

Écrit par : Isaac Lamoureux

5 décembre 2021

Mots-clés : Sports

Isaac Lamoureux marquant un but lors de la classique extérieure de la Colas Cup Crédit : Colas Canada Inc.

En raison des restrictions sanitaires imposées l’année dernière, les joueurs de hockey n’ont pratiquement pas pu jouer sur les patinoires extérieures. Cette année, l’espoir de griffer la glace à nouveau est là. Alors que des rumeurs d’une cinquième vague de pandémie grondent, ils sont nombreux à vouloir chausser les patins sans restriction.

L’hiver 2020-2021 a été morose pour les passionnés de la puck. En effet, la majorité des patinoires extérieures étaient fermées – même les plus populaires comme celle du YMCA Castledowns – sans aucune ligue communautaire. 

Équipe debout sur le banc lors de la classique extérieur de la Colas Cup. Crédit : Isaac Lamoureux

Comme de nombreux joueurs de hockey amateur, Brett Bohaichuk et Jonathan Poirier n’ont eu d’autre choix que de se tourner les pouces l’hiver dernier. 

«Normalement, je vais à la patinoire extérieure au moins une fois par semaine», explique Brett Bohaichuk. C’est aussi le cas de Jonathan Poirier qui fait partie d’une ligue de garage avec ses collègues de travail. Dans son cas, son équipe joue exclusivement sur des patinoires extérieures.

Brett Bohaichuk avec sa fiancée et leur enfant. Crédit : Courtoisie

Les deux estiment que les fermetures des patinoires l’année dernière étaient justifiées en raison de la COVID-19. Cependant, «si vous pouvez accueillir 50 000 personnes dans le stade du Commonwealth pour un match de football, il ne devrait pas y avoir de patinoires extérieures qui ne soient pas ouvertes», clame Brett Bohaichuk. Il ajoute, passionné : «Il ne devrait pas y avoir non plus de restrictions pour le jeu».

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Passer outre les restrictions

L’année passée, le gouvernement de l’Alberta avait imposé des restrictions aux personnes qui avaient réussi à trouver des patinoires pour jouer. La règle émise par le gouvernement était claire : aucun shinny n’était permis. 

La carte de hockey de Brett Bohaicuk, alors âgé de 12 ans. Crédit : Courtoisie

Brett Bohaichuk, qui a reçu le Dan Hawthorne Sports History Award pour ses résultats dans le cours sur l’histoire du sport canadien à l’Université de l’île de Vancouver, se rappelle l’hiver dernier à Cochrane.  Ils étaient plus d’une quarantaine sur le lac gelé.

«Les gens s’occupaient eux-mêmes de la glace en inondant la patinoire et en pelletant la neige.» Cela montre à quel point les gens avaient besoin de patiner. Il se souvient d’ailleurs que ceux qui ne pouvaient pas avoir accès aux filets de but «en fabriquaient avec des chaussures, tellement il avait besoin de jouer».

Isaac Lamoureux essayant de trouver quelqu’un à qui faire une passe lors de la classique extérieure de la Colas Cup. Crédit : Colas Canada Inc.

Cette excitation de revenir sur la glace rayonne aussi chez Jonathan Poirier. Il précise néanmoins vouloir partager la glace, car il «veut vraiment s’assurer que les enfants qui jouent dans la ligue mineure de hockey aient du temps de glace avant la ligue de garage».

Le shinny est une joute de hockey sur glace informelle (improvisée), généralement jouée en plein air.

Ce que l’avenir nous réserve sur les patinoires extérieures

De nombreux parents apprécient les patinoires extérieures et l’activité physique qu’elles offrent à leurs enfants. Brett Bohaichuk, lui-même père de famille, s’inquiète du fait que l’on encourage les gens à rester assis chez eux, alors qu’il y a d’énormes problèmes d’obésité chez les enfants. «Le hockey est un exutoire sain pour les gens», dit Bohaichuk avec intensité. 

L’homme qui joue dans une ligue de garage depuis sept ans, Jonathan Poirier, s’inquiète de la propagation de la COVID-19 dans la réserve amérindienne de Ermineskin, à Maskwacis, là où il vit. De nombreuses maisons de la réserve sont multigénérationnelles, ce qui signifie que les jeunes vivent avec les aînés. Comme il s’agit d’une communauté fermée, si la COVID-19 devait s’y infiltrer, les conséquences pourraient être dévastatrices.

Portrait de Jonathan Poirier. Crédit : Courtoisie

La ligue de garage a donc accepté de ne pas tenir de championnat avant janvier prochain pour éviter une cinquième vague. Ailleurs, il semble que des patinoires extérieures soient déjà ouvertes, notamment celle du YMCA Castledowns. D’autres ligues communautaires d’Edmonton ont annoncé qu’elles prévoyaient ouvrir leur patinoire prochainement. 

Finalement, bien que le gouvernement de l’Alberta n’ait pas encore fait de déclaration officielle concernant les patinoires extérieures pour cet hiver, Brett Bohaichuk reste serein. «Il ne devrait y avoir aucune raison pour laquelle nous ne sommes pas autorisés à aller jouer un match de shinny en plein air.»