Don Iveson, l’ami de la francophonie à Edmonton
Écrit par : Isaac Lamoureux
19 octobre 2021
Mots-clés : Francophonie, Politique
Les francophones ont aimé les mandats du maire sortant Don Iveson. Il n’était pas francophone, mais plutôt francophile et bilingue. Il avait à cœur de soutenir la communauté francophone et d’y contribuer. Jean Johnson, directeur général du Quartier Francophone d’Edmonton, et Dicky Dikamba, directeur général de l’Association des Volontaires unis dans l’action au Canada (CANAVUA), reviennent sur son bilan et partagent leurs espoirs pour les quatre prochaines années.
Avant d’être maire de la ville d’Edmonton, Don Iveson a été membre du conseil municipal de 2007 à 2013. Élu maire pour la première fois en 2013 avec 62% des voix, il a été réélu en 2017 avec 73,6% des voix. Mais aujourd’hui, il a décidé de laisser la place. «Je n’avais jamais espéré faire deux mandats en tant que maire et, après beaucoup de réflexion, j’annonce aujourd’hui que j’ai décidé de ne pas me représenter à l’automne prochain.» (24 novembre 2020)
Selon Jean Johnson, Don Iveson était un champion pour la communauté francophone. «C’est un fier promoteur de français», ajoute-t-il. Le maire est un ami de la communauté francophone et il est très apprécié, exprime le directeur général du Quartier Francophone d’Edmonton.
Comme Jean Johnson, Dicky Dikamba l’a beaucoup apprécié. «M. Iveson entend et comprend le français.» Dicky Dikamba était persuadé que c’était «une très bonne chose». Don Iveson a toujours été proactif pour toutes les communautés d’Edmonton, ajoute le directeur général du CANAVUA.
Don Iveson a participé à plusieurs évènements dans la communauté francophone. Il a souvent été présent lors des inaugurations d’évènements liés à la francophonie, insiste Dicky Dikamba. Il l’a aussi rencontré à plusieurs reprises lorsque le maire Iveson allait à la rencontre des membres de la communauté pour les assister dans leurs projets.
Des actes qui ont marqué
Don Iveson a été l’un de ceux qui a appuyé et continué le projet de son prédécesseur, Stephen Mandel (2001-2004) pour la création du quartier francophone. Entre la 83e et la 97e Rue et de la 81e à la 91e Avenue, il englobe aussi le Campus Saint-Jean et La Cité francophone, des lieux où l’on vit en français.
Le maire a toujours été très fier d’accepter de rencontrer les membres de la francophonie plurielle à Edmonton en plus de celles déjà bien implantées comme l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA).
En effet, le maire Don Iveson était conscient qu’aujourd’hui, l’immigration francophone provient, entre autres, d’Afrique de l’Ouest, du Maghreb et d’ailleurs. Une richesse multiculturelle essentielle pour la francophonie en milieu minoritaire, explique Dicky Dikamba. Il ajoute que le maire était toujours présent pour célébrer les grands rassemblements de la francophonie albertaine dans le Quartier Francophone.
Jean Johnson, pour sa part, insiste et explique que chaque fois que Don Iveson a reçu des propositions ou des suggestions pour faire avancer le dossier du Quartier Francophone, «il a toujours été très réceptif et ouvert à aider la communauté».
Don Iveson a aussi été impliqué dans la Fédération canadienne des municipalités (FCM), la voix nationale des gouvernements municipaux. Le maire a demandé à cet organisme de prendre part au débat sur les langues officielles et d’écrire une lettre au premier ministre Justin Trudeau afin qu’il modernise cette loi du même nom. Jean Johnson dit avec enthousiasme «qu’il n’avait aucune raison de le faire, mais il l’a tout de même fait» de sa propre initiative.
Des espoirs et de la résignation
Dicky Dikamba pense que la ville devrait faire encore plus pour les francophones. Il pense que le mandat de Don Iveson a été fructueux, mais il espère que la ville va élargir son assiette fiscale pour aider plusieurs organismes francophones. Pour cela, il espère qu’elle utilisera la subvention de fonctionnement pour l’investissement communautaire (Community Investing Operation Grant) géré par la ville. Il pense que cela serait une très bonne chose pour appuyer financièrement les organismes dits «ethnoculturelles».
Le directeur général de CANAVUA n’a pas de préférence sur l’identité du prochain maire, mais parce qu’il travaille avec la communauté, il a la chance de l’observer. Il voit Rick Comrie ou Amarjeet Sohi comme les favoris.
Jean Johnson est lui très ouvert à l’idée de voir une femme prendre le rôle de maire d’Edmonton, mais beaucoup moins enjoué par la candidature de Mike Nickel. Il est persuadé que celui-ci ne sera pas un bon ambassadeur pour les citoyens francophones d’Edmonton. Il sait que Nickel n’a aucun intérêt à aider la francophonie.