La passion du football débarque à Edmonton

Écrit par : Isaac Lamoureux

29 novembre 2021

Mots-clés : LoisirsSportsVie communautaire

Photo de l’équipe jeunesse du Edmonton Fusion FC. Crédit : Courtoisie

Au cours des dernières années, la passion pour le football à Edmonton s’est accrue. Avec les jeunes vedettes qui composent l’équipe du Canada de soccer, il est difficile de ne pas s’enthousiasmer. Toutefois, les infrastructures d’Edmonton doivent encore être améliorées pour que les joueurs de football puissent s’entraîner toute l’année.

Près de 50 000 personnes ont assisté aux deux matchs opposant le Canada au Costa Rica et au Mexique lors des qualifications de la Coupe du monde de soccer. Une occasion unique pour les passionnés et les autres de vibrer dans le stade, mais aussi à l’extérieur.

Soccer intérieur – équipe masculine du Edmonton Fusion FC. Crédit : Courtoisie

Philip Worré était l’un d’eux. Originaire de Paris, il a vaincu la neige et le froid pour vivre la victoire de l’équipe canadienne contre le Mexique. Fan du PSG (Paris Saint-Germain FC) depuis son enfance, il allait aux matchs presque toutes les semaines lorsqu’il vivait dans la capitale française. 

Philip Worré, aussi président du PSG Fan Club Alberta, n’en croyait pas ses yeux lors des matchs à Edmonton. «C’était une ambiance qu’on retrouve dans n’importe quel stade en Europe.» De son côté, le président fondateur d’Edmonton Fusion FC, Joris Desmares-Decaux est heureux de voir de telles rencontres dans sa ville.

Philip Worré portant son uniforme du PSG. Crédit : Courtoisie

Grâce à ce genre d’évènements, la visibilité du football et son attrait grandissent au Canada. «On est en train de cultiver nos jeunes talents de demain», explique le fondateur du Edmonton Fusion FC. Aujourd’hui, c’est plus d’une centaine d’enfants francophones et francophiles qui participent aux entraînements du Club. 

Le Edmonton Fusion FC offre aux francophones la possibilité de pratiquer le football. Le Club prône aussi le bilinguisme en invitant les anglophones à participer aux entraînements. La plupart des entraîneurs sont bilingues ou des anglophones qui apprennent le français.

Le football professionnel au Canada

Devenir un joueur de football professionnel canadien n’est pas une tâche facile, mais aujourd’hui le rêve est possible. En effet, la récente montée en puissance des talents et l’engouement autour de la MLS (la ligue majeure de soccer) aident les jeunes Canadiens à croire en leurs espoirs de Ballon d’or. Joris Desmares-Decaux assure qu’aujourd’hui, «on a des franchises canadiennes qui sont au plus haut niveau».

Jeunes joueurs du Edmonton Fusion FC. Crédit : Courtoisie

«On a aussi la PLC (Première ligue canadienne) qui est en train de donner l’opportunité aux jeunes Canadiens de jouer professionnellement», ajoute Joris Desmares-Decaux.

Si les ligues professionnelles sont en plein essor au Canada, les admirateurs qui assistent aux évènements doivent eux aussi être plus nombreux, explique le supporteur du PSG et du FC Edmonton. Détenteur de billets à la saison, Philip Worré dit qu’«il faut une plus grande présence avec les clubs locaux. Aller voir le FC Edmonton!»

Entraînement de soccer intérieur – équipes masculines du Edmonton Fusion FC. Crédit : Courtoisie

Les jeunes vedettes canadiennes, comme Alphonso Davies et Jonathan David, deviennent de plus en plus populaires. «Grâce à lui [Davies], il y a beaucoup de gens qui commencent à regarder le football», dit Philip Worré. 

Alphonso Davies est né à Buduburam, au Ghana. À l’âge de cinq ans, il déménage au Canada pour finalement s’installer à Edmonton. La vedette du football a une longue liste de trophées, notamment une victoire en Ligue des champions de l’UEFA avec le Bayern Munich en 2020.

Peut-on jouer au football en hiver?

Durant l’hiver, Joris Desmares-Decaux et son équipe organisent des entraînements de futsal chaque semaine. Cela permet d’améliorer les techniques des joueurs. «Même si les gens sont très passionnés par le football en été, en hiver, ils préfèrent malheureusement pratiquer des sports comme le hockey», dit Joris avec déception. 

Exercices pour les petits joueurs du Edmonton Fusion FC. Crédit : Courtoisie

Les prix sont très élevés pour pratiquer le football en hiver, notamment pour avoir l’accès aux salles. Hors pandémie, Joris assure que la demande était là, mais qu’il n’y avait pas assez de terrains ni à Edmonton ni à Calgary. Cette année est un peu particulière, car l’accès aux salles dépend de la vaccination des uns et des autres. De plus, il semblerait que les réservations se fassent en mai et que certaines personnes en profitent pour abuser du système et revendre leurs réservations pour faire du profit ou avoir un monopole. «C’est un monopole de terrains», ajoute Joris Desmares-Decaux avec une pointe d’agacement. 

Pendant longtemps, le football n’occupait pas une part importante du marché du sport à Edmonton. «Pas jusqu’à récemment en tout cas», dit Philip Worré avec excitation. Un intérêt grandissant qui fait d’ailleurs espérer de nouvelles infrastructures pour ce sport. «Il faut encourager les clubs à s’implanter de plus en plus, à découvrir les talents», ajoute Philip Worré. Il faut se fédérer le plus possible autour du ballon rond et «attirer l’attention sur nos talents» en prévision de la Coupe du monde de la FIFA en 2026. 

Le futsal (futbol de sala) ou soccer intérieur est un sport collectif apparenté au football. Comme le football, il se joue principalement avec les pieds et un ballon sphérique. Il oppose deux équipes de cinq joueurs dans un gymnase ou sur un terrain de handball.