Promouvoir le leadership dans la communauté noire franco-albertaine

Écrit par : Isaac Lamoureux

21 février 2022

Mots-clés : FrancophonieVie communautaire

Luketa M'Pindou, directeur général de l’AJFAS. Dicky Dikamba, directeur général du CANAVUA.
Luketa M’Pindou, directeur général de l’AJFAS. Dicky Dikamba, directeur général du CANAVUA. Crédit : Courtoisie

Le Mois de l’histoire des Noirs est une occasion supplémentaire d’accroître la visibilité des organismes francophones dirigés par des leaders noirs. L’Association des Volontaires unis dans l’action au Canada (CANAVUA) et l’Alliance Jeunesse-Famille de l’Alberta Society (AJFAS), grâce à leurs directions générales respectives, Dicky Dikamba et Luketa M’Pindou, font la promotion du leadership local dans la communauté noire.

Isaac Lamoureux
IJL – Réseau.Presse – Le Franco

Le Mois de l’histoire des Noirs a été officiellement reconnu au Canada en décembre 1995 à la suite de l’adoption d’une motion présentée par la première femme afro-canadienne élue au Parlement, l’honorable Jean Augustine.

Luketa M’Pindou, fondateur et directeur général de l’AJFAS, est reconnu comme un visionnaire au sein de la francophonie albertaine. «Nous sommes un des premiers organismes dans cette francophonie albertaine à souligner le Mois de l’histoire des Noirs dès sa création.» Créé le 22 décembre 1999, l’AJFAS répond aux besoins de familles francophones ethnoculturelles qui viennent s’établir en Alberta.

«C’est le tissu social qui permet que les gens puissent vivre l’immigration pleinement.» Dicky Dikamba

Une décennie plus tard, c’est au tour de Dicky Dikamba de créer le CANAVUA afin de promouvoir et d’améliorer le bénévolat en Alberta. Fondateur et directeur général de l’organisme, il explique l’importance d’expliquer la quintessence du bénévolat aux nouveaux arrivants,  particulièrement dans la communauté francophone. «C’est le tissu social qui permet que les gens puissent vivre l’immigration pleinement», dit-il.

Unir une communauté par le multiculturalisme

«Au Canada, le multiculturalisme est mieux protégé et mieux compris par la population. Mais quand ce n’est pas inscrit dans les lois, il faut faire un effort de pédagogie envers la population.» Ayant vécu à Tours (France), de 1998 à 2008, Dicky Dikamba est conscient de l’importance de la Loi sur le multiculturalisme mise en place au Canada. «Ce n’est pas le cas en France!»

Les lois en faveur du multiculturalisme affectent directement l’AJFAS. Luketa M’Pindou explique que l’article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés indique que les personnes «doivent être traitées avec le même respect, la même dignité et la même considération». Le directeur général de l’AJFAS confirme qu’il est ouvert à travailler avec tous, peu importe l’origine, la race ou le handicap de la personne. «Nous travaillons avec tout le monde en respectant bien la Loi sur le multiculturalisme

Ayant lui-même subi du racisme à l’Université à Montréal, Luketa M’Pindou sait «qu’il est partout». Il ajoute que le but de son organisme est de «lutter contre le phénomène du racisme, de la discrimination et aussi de l’intolérance ».

Du multiculturalisme découle la communauté, explique Dicky Dikamba. Son leadership, il l’attribue d’abord à ses nombreuses amitiés, mais aussi aux alliances qu’il a su créer au sein de la communauté franco-albertaine. «Cela m’a permis de mieux comprendre et évoluer dans le système», confirme-t-il.

Les outils nécessaires pour diriger

De bons leaders doivent se défendre et défendre aussi leurs droits, explique Luketa M’Pindou. Ce Franco-Albertain d’adoption essaie «de donner à la jeunesse les outils pour devenir de bons leaders». «Ils peuvent ainsi prendre leur place dans la société et être considérés comme des citoyens à part entière», ajoute-t-il.

Le directeur général du CANAVUA en est persuadé : le bénévolat aide les individus à devenir des leaders. Ses clients – des membres, entre autres, des communautés autochtones et noires – font preuve de leadership en redonnant à leur communauté. «Et ils reviennent aussi pour faire du bénévolat», confirme-t-il.

Le camion cantine

Le camion-cantine du CANAVUA fait des heureux. Crédit : Courtoisie

Apprendre à s’engager et à prendre sa place dans la communauté est l’une des premières et des plus importantes étapes pour devenir un leader, explique le directeur général de l’AJFAS. «Il faut être courageux.»

Le rôle vital joué par le Mois de l’histoire des Noirs

Alors que le Mois de l’histoire des Noirs aide les citoyens à comprendre la place de la communauté noire, Dicky Dikamba est persuadé de son rôle d’unification au sein de la population canadienne. Il aime démontrer le pouvoir et l’importance de la communauté noire. «Ce sont des personnes qui ont des compétences, qui ont un parcours, qui ont une histoire à raconter.»

Dikamba ajoute que «le Mois de l’histoire des Noirs permet de mettre en lumière les hauts faits des personnes de la communauté noire». Il explique que c’est comme ça qu’on finira par vaincre le racisme et inciter les membres de cette communauté à devenir des leaders.

«Et pourquoi pas un premier ministre un jour? Moi, je pense que tout est possible.» Lukerta M’Pindou

De son côté, Luketa M’Pindou explique que durant le Mois de l’histoire des Noirs, il aime mettre en valeur toutes les personnes d’ascendance africaine francophone et, plus particulièrement, celles qui apportent leur pierre à l’édifice du développement communautaire en Alberta. Un de ses projets, Leadership en Action, encourage d’ailleurs la jeunesse noire à renforcer leur capacité de leader.

Les deux dirigeants sont heureux de voir que ce leadership commence à se concrétiser à plus grande échelle. Le fondateur de l’AJFAS voit dans l’élection de députés de la communauté noire au niveau municipal, provincial et fédéral de l’espoir. «Et pourquoi pas un premier ministre un jour? Moi, je pense que tout est possible», dit-il.