Une exposition présentant l’histoire franco-albertaine dans les deux langues officielles
Écrit par : Isaac Lamoureux
8 mai 2022
Mots-clés : Arts et culture, Francophonie, Histoire, Provincial
Dès le 18 mars, l’ACFA de Saint-Paul a organisé une exposition sur l’histoire de la francophonie albertaine dans son centre communautaire. Ne devant durer que quatre jours seulement, l’exposition s’est étirée jusqu’à la fin du mois afin de répondre à l’intérêt grandissant du public. Une occasion de découvrir ou de redécouvrir l’histoire de notre communauté sans aller dans la capitale albertaine.
Isaac Lamoureux
IJL – Réseau.Presse – Le Franco
L’exposition présentait plus d’une vingtaine de bannières bilingues soulignant l’histoire des francophones en Alberta. Victime du succès de cette activité, le centre communautaire, normalement fermé les fins de semaine, aurait pu ouvrir ses portes sans arrêt. «Les gens me demandaient si on a aussi des possibilités d’être ouverts la fin de semaine», raconte Ahmed Seif, le directeur de l’ACFA régionale de Saint-Paul.
À droite, il y a une liste des «grands francophones» qui ont colonisé l’Alberta. Crédit : Courtoisie
Le partenariat entre la Société historique francophone de l’Alberta (SHFA) et les ACFA régionales de Saint-Paul et de Plamondon a permis de réunir une mixité culturelle et langagière remarquable parmi les visiteurs. Francophones, francophiles et anglophones se sont tous retrouvés autour de ce patrimoine du passé lointain, où la langue française courait encore dans les champs et les villages.
L’histoire mise à l’honneur
De l’arrivée des Français en Amérique du Nord aux grands explorateurs francophones de l’Ouest, c’est tout un pan de la communauté francophone qui se dévoile sous les yeux du public. Néanmoins, l’exposition n’oublie pas non plus l’évolution du quotidien de celles et ceux qui vivent cette francophonie. Des soins de santé à l’éducation, en passant par l’agriculture, l’économie, les droits linguistiques, les médias et les artistes, tout y est représenté.
Ce travail d’équipe pour mettre en valeur ce patrimoine est un bel exemple de ce dont est capable la communauté, explique Ahmed Seif. Il s’est rendu compte de l’engouement des locaux qui ne désirent pas forcément aller jusqu’à Edmonton pour voir de telles expositions. Selon lui, «c’est une occasion simple et facile» d’en savoir plus sur la francophonie.
Une exposition dont l’influence est telle qu’elle s’étend déjà à d’autres villes
La rumeur d’une telle exposition parcourant les réseaux sociaux comme Facebook a tout de suite suscité l’intérêt de Christine St. Laurent, la directrice de l’ACFA régionale de Bonnyville-Cold Lake. Elle a d’ailleurs fait 45 minutes de voyage pour découvrir ces pages du patrimoine francophone. Sans même devoir se justifier, elle le clame haut et fort, «c’est mon histoire, c’est mon héritage». Elle en a aussi profité pour «approfondir mes connaissances».
Des bannières décrivant les premiers colonisateurs franco-albertains. Crédit : Courtoisie
Les noms de certains colonisateurs, comme ceux qu’elle a appris à l’école, lui sont familiers. Cependant, elle avoue avoir appris de nouvelles informations de grand intérêt. Selon elle, c’est essentiel de prendre connaissance de ce passé, par la lecture notamment, et de comprendre ce rapport à l’histoire qu’ont les francophones. Elle ajoute que les anglophones ont aussi beaucoup d’intérêt pour ces temps anciens. «Nous les appelons les francocurieux, car ils sont capables d’en découvrir plus que ce qui est enseigné dans toutes les écoles anglophones.»
«Nous les appelons les francocurieux, car ils sont capables d’en découvrir plus que ce qui est enseigné dans toutes les écoles anglophones.» Christine St. Laurent
Bluffée et heureuse de voir une telle exposition, Christine St. Laurent a contacté la SHFA très peu de temps après, en espérant pouvoir proposer ce témoignage de la francophonie dans l’enceinte de l’ACFA régionale de Bonnyville-Cold Lake. Elle revendique l’importance de partager cette exposition avec le plus grand nombre possible de membres de la communauté. «On va faire de la publicité non seulement pour les francophones, mais aussi pour les francophiles et les anglophones», conclut-elle.